Deux  personnages liés à la commune :

Parmi la foultitude de personnes qui ont résidées sur notre commune, l’histoire fait émerger de façon subjective deux personnages, qui, par leur parcours et leur notoriété, ont fait parler de Tramoyes au-delà de nos frontières administratives. La diversité de leur profil nous fera voyager, passant de la lumière de la foi d’un Evêque de Genève à la noirceur de l’âme d’un tueur en série.

Juste Guérin (1578-1645), évêque de Genève.

Balthazar Juste Guérin, né en 1578 à Tramoyes et mort le 3 novembre 1645 à Rumilly, est un prélat savoyard du 17ème siècle. Il est ordonné prêtre en 1605 et devient en 1639 Prince de Genève en exil à Annecy. C’est avec une grande piété sincère et un grand dévouement qu’il exerça son devoir auprès des nécessiteux.

A cette époque, le village de Tramoyes se situait dans les Etats de Savoie qui comprenaient notamment la Bresse et s’étendaient jusqu’aux portes de Lyon.

Ses parents, Claude Guérin et Jeanne Bajard, étaient de simples paysans mais assez aisés.

Après une brillante scolarité, il entreprend des études de droits dans la capitale des États de Savoie, Turin. Puis, il étudie la théologie à Pavie. Il fait son noviciat auprès de la congrégation des barnabites de Monza. Il est ordonné prêtre en 1605 et reçoit à cette occasion le surnom de Juste, qu'il portera par la suite.

Juste Guérin est membre de la congrégation des barnabites de Milan et il établit, aux instances de François de Sales, des maisons de son ordre à Turin, à Annecy et à Thonon. Il rencontre le Pape Paul V qui le trouve très brillant. On lui propose successivement les évêchés de Turin et de Mondovi, mais qu’il refuse. Il est toutefois prévôt du collège de Turin en 1618. Finalement, sur ordre du Pape Urbain VIII, il accepte le siège de Genève, en résidence à Annecy, en 1639. Ses prédécesseurs sont François de Sales (qui sera canonisé en 1665) et Jean-François de Sales, son frère.

Il est important de se rappeler qu’à partir du début du 16ème siècle, la chrétienté traverse l’une des plus grandes crises de son histoire. Vers 1525, les idées de la réforme luthérienne se propagent dans la ville de Genève. A partir de 1526, le dernier évêque du diocèse de Genève est contraint à l’exil suite à la réforme protestante établie. En 1536, elle passe officiellement sous le contrôle des calvinistes. Le diocèse de Genève s’installe alors à Annecy qui devient, de fait, le siège épiscopal. Le titre de prince de Genève fut porté par les évêques jusqu’à la révolution française. En 1535, la cathédrale de Genève est devenue la principale église de la ville de Genève.

Guérin établit à Annecy le séminaire de son diocèse, et en donne en 1640 la direction aux prêtres de la Mission. Il fonde aussi deux chaires de théologie dans le collège d'Annecy et se retire à Rumilly, où il meurt le 3 novembre 1645.

Tout au long de sa vie, Dom Juste aura été un homme habité par une foi exceptionnelle. Pour nombre de ses contemporains, il ne fait aucun doute qu’il est un saint. Il exerce son ministère avec un sens de la justice et de l’équité qui n’est pas sans rappeler la grande sagesse du Roi Salomon. Certains écrits lui attribuent des miracles dont la résurrection d’un enfant. D’autres aiment à citer cette anecdote qui confirme le profil de sa personnalité : « Un jour Jean D’Aranthon (curé de Chevry) eut à lui adresser la parole. Il se servit du terme reçu en latin Amplitudo, qui équivaut à Votre Grandeur. Comment, s’écria Dom Juste, Grandeur ! Moi le fils d’un pauvre paysan, moi un pauvre religieux, moi un pauvre pêcheur ! Non, non, mon fils, ne me donnez plus ce titre». Il vécut dans sa maison de la manière la plus chiche possible et ses économies étaient destinées à des fondations pieuses ou à des pauvres.

(sources : services archives du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Services archives du diocèse d’Annecy. Henri Barthoux, Richesses touristiques et archéologiques du canton de Reyrieux, 1987, p.161, p.158. Catherine Santschi, « Guérin, Juste» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du 8 mars 2006)

Martin Dumollard (1810-1862), tueur en série.

Martin Dumollard, né le 21 avril 1810 à Tramoyes dans l'Ain et mort guillotiné le 8 mars 1862 à Montluel également dans l'Ain, est un journalier français, connu pour avoir agressé et assassiné des domestiques lyonnaises. Les futures victimes sont abordées à Lyon par Dumollard qui leur propose une place attrayante en Côtière de l'Ain. Convaincues, elles finissent par le suivre et, durant leurs pérégrinations à pied, Dumollard les agresse. La totalité des douze agressions ou tentatives d'agressions connues se produisent à la fin des années 1850 et au début des années 1860 jusqu'à celle de Marie Pichon le 28 mai 1861. Il assassina sa première victime, Marie Baday, en 1855 en forêt de Montaverne à Tramoyes. Il est alors rapidement arrêté, ainsi que sa femme et complice, Marie-Anne Martinet, qui fait recel des effets personnels des domestiques pour son utilisation propre ou pour la revente. Leur procès se déroule du 29 janvier au 1er février 1862 : Martin Dumollard est condamné à mort et son épouse, à vingt ans de travaux forcés. Cette affaire, qui précède d'une trentaine d'années celle de Joseph Vacher, a eu un grand retentissement en France. Elle est souvent considérée comme la première affaire contemporaine de tueur en série en France. Dumollard est notamment évoqué dans Les Misérables de Victor Hugo.