Présentation générale

Tramoyes est une commune d’une surface de 1293 hectares, située dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle se trouve dans la partie Sud du plateau dombiste à une altitude qui varie entre 268 et 347 mètres, à proximité de l'issue du coteau de la Côtière. La commune appartient à l'aire urbaine de Lyon.

Le 6 avril 1968 la commune de Tramoyes décide de s’associer aux communes de Neyron, Miribel, Beynost, Saint Maurice de Beynost et Thil en vue de la création du Syndicat à vocations multiples de la région de Miribel, les prémices d’une intercommunalité entre la Côtière et Tramoyes, qui deviendra la CCMP le 31 décembre 1997 (Communauté de Communes de Miribel et du Plateau).  Néanmoins, Tramoyes dépend d’une régie pour l’alimentation en électricité (Régie Services Energie, Ambérieux en Dombes).

Le nom de notre village a beaucoup varié selon les sources, en particulier sur les cartes anciennes : Tremoyes, Tremoies, Tremoy, Tramoye, Tramoyes.

Au 19e siècle, les deux versions, Tramoye et Tramoyes ont coexisté avant de se stabiliser à la fin du 19e siècle pour Tramoyes.

 

Tramoyes, carte 1950

      

Tramoyes, carte IGN 1968

 

Dombes ou Bresse ?

  • 1560 à 1762, Tramoyes faisait partie de la Bresse. Par exemple, en 1687, l’église de Tramoyes était appelée Notre-Dame de Tramoyes en Bresse. La Dombes était divisée en deux parties, la plus importante à l’ouest ayant Trévoux comme capitale. La limite sud était grossièrement Parcieux - St Jean-de Thurigneux. On pouvait aller de Tramoyes vers Chatillon en passant par Villars, tout en restant en Bresse. Néanmoins, Chatillon, bien qu’en Bresse, s’appelait Chatillon-les-Dombes (actuellement Chatillon-sur-Chalaronne).
  • 1762, la Dombes fut cédée à Louis XV
  • 1781, la Dombes et la Bresse sont réunies.
  • 1790, création du département Bresse par la loi du 25janvier 1790 qui pris le nom de Ain en 1791 dans le cadre de l'éradication des références toponymiques de l'Ancien Régime durant la  révolution française.

Dès la Préhistoire

Lors des travaux d’aménagement de l’autoroute 432, les fouilles requises ont permis d’étudier l’occupation humaine entre le lac des Echets et le débouché d’un petit bassin versant.Cette occupation date du Mésolithique ancien jusqu’à la période gallo-romaine. Ce site est localisé au lieu-dit « sous le Port ».

Silex, lamelles à dos, pointes, micro-burins, fragments de céramique…

Son histoire dans l’Histoire

  • 836 - Réunion de l’assemblée des états de Louis le Pieux
  • 840 - un concile se réunit afin de déposer Agobard, Archevêque de Lyon, et Barnard, Archevêque de Vienne.
  • 1200 – Guichard d’Anthon donne aux Templiers une maison entourée de fossés.
  • 31 mars 1438 - Meraud de Francheleins, seigneur de Gletteins, cède quelques droits sur Tramoyes au Chapitre de la ville de Lyon (cathédrale St Jean).
  • A partir du 14ème siècle : Tramoyes dépend des Comtes puis des Ducs de Savoie jusqu’au Traité de Lyon du 27 janvier 1601.
  • 1536 - le même Chapitre de Lyon (St Jean) fait des investissements en la paroisse de Tramoyes.
  • 17 janvier 1601 – Signature du traité de Lyon. Ce traité de paix met fin à la guerre franco-savoyarde (1600-1601) entre Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie et le roi de France Henri IV. Aux termes de cet accord, les États de Savoie perdent définitivement la Bresse, les pays du Bugey et de Gex ainsi que le Valromey, mais gagnent en échange le marquisat de Saluces.
  • 1614 - Arrêt de la Chambre de Bourgogne pour les marchands, échevins et habitants de Lyon possédant des biens roturiers à Tramoyes pour jouir de l’exemption de la contribution des Tailles.

Les 2 guerres mondiales

  • 1914- 1918. Comme toutes les communes de France, Tramoyes a connu sa litanie de morts pour la patrie dont les noms sont gravés sur le monument aux morts.
  • 1939-1945 Le camp Didier : Dès le printemps 1944, le camp est constitué de 150 soldats basés à la forêt du Noyer entre  Mionnay, Tramoyes et Montluel. Mais dès l'été, le camp aurait compté 800 soldats équipés de 13 fusils-mitrailleurs, 2 mitrailleuses, 220 mitraillettes et 1 000 grenades.

En  août 1944, le débarquement de Provence  et la remontée des troupes alliées vers le nord ont pour effet d'accélérer le rythme des actions menées par le camp. En particulier, l'attaque de la ligne Lyon -Bourg-en-Bresse ou encore celle de Ambérieu-en-Bugey - Bourg-en-Bresse. Le point d'orgue des combats sera fin août, la participation à la bataille de Meximieux, durant laquelle le camp Didier prendra une part active en prenant d'assaut le camp de la Valbonne et en combattant à Chalamont ou encore à Pérouges. En fait, en coordination avec les maquis de l'Ain et du Haut-Jura sous la direction d'Henri Romans-Petit, le camp Didier tiendra la « ligne stratégique » entre La Valbonne et Meximieux, en attendant l'arrivée du corps américain du colonel Murphy.

Évolution de la population

Au 18ème siècle, on mentionne 239 habitants dont seulement 15 personnes au-delà de 50 ans.

Population relativement stable jusqu’en 1970, avec moins de 400 habitants. Depuis, elle a augmenté régulièrement (1136 au recensement de 1990, 1541 en 1999). Une stagnation a été observée entre 2008 et 2016 avec une population d’environ 1700.

Le village comprenait une église, un cimetière et un presbytère servant aussi d’école. Il était entouré de nombreux hameaux : Les Pins, Glettin, le Port, le Colombier, la Volière.

Deux plans détaillés reprennent les parcelles de terre avec les noms des propriétaires : le plan terrier (ca 1750) et le plan Daudé (1769). On y retrouve les maisons les plus anciennes de Tramoyes dont celle de Combes Claires (actuellement rue de Claire Combe).

L’église déjà présente a été remplacée à la fin du 19e siècle après trente ans d’effort par l’église actuelle. Les premiers actes de naissance en français sont mentionnés à partir de 1673. Ces actes étaient transmis au Baillage de Bourg-en-Bresse jusqu’à la révolution.

Les notables se partageaient le village (Jacques Daudé, des congrégations de jésuites, les Religieuses de la Bruyère et de Montluel) mais aussi avec des particuliers comme Jacques Génévrier, ancien économe de l’Hôtel-Dieu, notaire.

Un grand nombre d’habitants était granger, (personne qui tient une ferme devant partager le produit des champs avec le propriétaire. Exemple en 1789, Claude Pin, granger au domaine de la Grange neuve appartenant à Monsieur (Claude Aimé) Vincent, devenu seigneur après avoir acheté Margnolas en 1781 et de Tramoyes. Victime de la Terreur, il est guillotiné le 18 décembre 1793, à Lyon, place de la Liberté (Terreaux), car possédant un château (celui de Margnolas).

A noter que les parcelles de Jacques Daudé se transmettront jusqu’au Marquis de Sallmard (Attale Jean Félix de Sallmard, 1895 - 1985, via Marie Gabrielle Daudé, sa grand-mère, d’où l’origine de la « rue du Marquis de Sallmard ».

 

Au début du 19ème siècle, le document Extrait des Etats des sections des propriétés non bâties et bâties des années 1820 donne une idée précise des propriétaires de Tramoyes.

En 1850, le village est assez isolé en raison de chemins rudimentaires et mal entretenus. Le marais des Echets empêche l’accès vers l’ouest, en particulier vers Mionnay.

Dans les années 1880, la création du chemin entre St André-de-Corcy et Miribel par Tramoyes apporte une nette amélioration. Le chemin vers le sud menait au marais des Echets. Il s’était établi un petit port de pêche, d’où le nom actuel de la rue dite rue du Port.

Le cimetière derrière l’église est déménagé à son emplacement actuel dans les mêmes années.

 

Au 20ème siècle et plus précisément jusque dans les années 1970, les habitations étaient essentiellement regroupées dans deux zones = église - Claire Combe - le Magot (la Mairie), et Glettin - Germanie - les Pins.

On comptabilise 100 résidences principales en 1968, 234 en 1982, et 480 en 1999. Actuellement, 700 résidences principales se situent en majorité dans les différents lotissements.

 

Ecole et Mairie

  • 1841 - Construction d’une école sur le terrain dépendant du presbytère avec surélévation en 1842-43.
  • 1844 – 24 enfants scolarisables dont certains sans moyen de payer la scolarité, pour des raisons très variables : réduit à la pauvreté par dette, dans l’indigence, pauvre fermier
  • 1848 - Acquisition d’une maison chemin du Magot (actuellement impasse de la poste) pour être à la fois école et mairie.
  • Juin 1882 - La Mairie et l’école furent désaffectées et il fut décidé d’en louer les 5 pièces. Il faut attendre 1903 pour que le bureau de poste s’installe dans le bâtiment.
  • 7 décembre 1890 - La construction d’une nouvelle école est décidée. C’est le bâtiment de la mairie actuelle. La salle de classe était dans la salle actuelle du Conseil de la Mairie, avec une cuisine à l’emplacement du secrétariat, la Mairie se partageant le premier étage avec le logement de l’instituteur. L’école connaîtra plusieurs agrandissements en 1910, en 1969, en 1978, en 1989 avec la construction d’une classe en préfabriquée DASSE sur la place du village, puis en 1993 la première tranche d’une nouvelle école derrière la Mairie (inauguration en sept 1994), suivie d’une deuxième tranche en 1998.

Commerces

  • En 1930, existaient trois cafés, dont deux avec hôtel, et deux épiceries.
  • En 1967, restaient un hôtel-restaurant et deux cafés. Deux restaurants ont perduré, l’Auberge Bressane et le Restaurant de la Mairie (Plantier), jusque dans les années respectivement 1995 et 2017.
  • La dernière épicerie a fermé en 1973.

De nouveaux commerces se sont depuis installés dans le centre du village : épicerie, boulangerie, coiffeur, cabinet de kinésithérapie…

 

Exploitations agricoles

Comme dans toutes les communes dombistes, les « paysans » pratiquaient la polyculture, la production laitière, élevaient des volailles, lapins et porcs qu’ils vendaient aux marchés des environs

S’il n’y plus de vaches laitières à Tramoyes depuis les années 2000, de grandes exploitations produisent des céréales notamment du maïs.

Des agriculteurs/éleveurs de volailles ou de chèvres ouvrent leurs boutiques dans leur ferme : la ferme des Frênes, la chèvrerie du Colombier. D’autres installent des distributeurs de produits fermiers et locaux (Route de la Boisse et Chemin du Bois Vert).

L’antenne TDF

 L’antenne de radiodiffusion est installée dans les années 1930 avec une hauteur de 220 m. La station, destinée au remplacement de Lyon-Doua, a été mise en activité en juillet 1935. L’antenne a été sabotée fin août 1944 et remontée en 1947. L’émission est passée alors en ondes moyennes, puis en modulation de fréquence. L’installation a été arrêtée en 2016, et il est prévu de démonter l’antenne (cf article dédié dans la rubrique « son patrimoine).

 

Accidents d’avion à Tramoyes

Le 12 août 1963 à 14 h 19, un Vickers Viscount de la Compagnie Air Inter venant de Lille et en approche de l'aéroport de Lyon-Bron où il était prévu d'atterrir s'écrase au lieu-dit Le Molon, en bordure de la route du Mas Rillier. Des orages extrêmement violents balayent la région entière à ce moment-là. L'avion est touché par la foudre qui endommage la radio et les systèmes de navigation. Sans visibilité aucune, l'avion volant trop bas, heurte la cime d'un chêne, arrache le toit d'une ferme, fauche un pylône électrique et s'écrase dans un champ. Les débris sont éparpillés sur plus de cent mètres. Seule rescapée, une petite fille de cinq ans, blessée grièvement, survivra. Les vingt autres occupants, dont le commandant de bord Georges Valencia et trois membres d'équipage, ainsi que deux personnes au sol auront péri dans cette catastrophe. Le 28 avril 2014, une plaque commémorative est apposée au 475 rue des Pins, au lieu-dit Le Molon.

 

Ce ne fut pas le seul crash aérien sur le territoire : septembre 1944, un Spitfire IX de la Royal Australian Air Force ayant décollé de Sisteron pour un vol d’essai, à court de carburant, vint se poser sur un pré au nord de la commune. Des riverains venus voir l'avion conduisent le pilote auprès des résistants locaux. Dans les heures qui suivent, des fantassins allemands qui fuient par la route de Tramoyes lancent une grenade sur l'avion sans lui causer de réels dégâts. Le Spitfire restera là encore quelques années avant son enlèvement. Il fera la joie des habitants de la région qui viendront prélever des reliques et se faire prendre en photo à ses côtés. 

 

 1963

 
 

1944

 

Mais aussi en 1917, un appareil militaire qui se rendait de Tournus à Lyon est surpris par le mauvais temps au-dessus de Saint André de Corcy. A la limite des communes de Mionnay et Tramoyes, le jeune pilote qui passait son brevet saute de l’appareil d’une hauteur d’environ quinze mètres, il s’en tire avec de légères contusions.

Liste des maires successifs depuis 1790 jusqu'à nos jours :

1790 1792 Jacques Duc

1792 1793 Claude Petit

1793 1795 Louis Gelas

1795 1797 Jacques Duc

1797 1798 Pierre Ray

1798 1800 Ennemond Bailly

1800 1809  Martin André

1817 1826 Théodore Gelas

1826 1835 Jean Gelas

1835 1836 Joseph  Anne Sarrazin

1836 1848 Jacques André

1848 1850 Jean Bailly

1850 1868 Benoît Rivière

1868 1870 Pierre Feuillet

1870 1881 Jean Heraut

1881 1892 Michel Desplanche

1892 1897 Etienne Talon

1897 1900 Claude Grandjean

1900 1919 Jean Aimé Heraut

1919 1929 Charles Plantier

1929 1937 Célestin Penard

1937 1945 Pierre Anselme

1945 1947 Nicolas Bellet

1947 1957 Jean-Claude Geoffray

1957 1965 François Girard

1965 1971 Claudius Maurice

1971 1989 Albert Geoffray

1989 2001 René Poncin

 2001 2018 Henri Mercanti

Depuis mars 2018 Xavier Deloche