Présentation générale

Tramoyes est une commune d’une surface de 1293 hectares, située dans le département de l'Ain en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle se trouve dans la partie Sud du plateau dombiste à une altitude qui varie entre 268 et 347 mètres, à proximité de l'issue du coteau de la Côtière. La commune appartient à l'aire urbaine de Lyon.

Le 6 avril 1968 la commune de Tramoyes décide de s’associer aux communes de Neyron, Miribel, Beynost, Saint Maurice de Beynost et Thil en vue de la création du Syndicat à vocations multiples de la région de Miribel, les prémices d’une intercommunalité entre la Côtière et Tramoyes, qui deviendra la CCMP le 31 décembre 1997 (Communauté de Communes de Miribel et du Plateau).  Néanmoins, Tramoyes dépend d’une régie pour l’alimentation en électricité (Régie Services Energie, Ambérieux en Dombes).

Le nom de notre village a beaucoup varié selon les sources, en particulier sur les cartes anciennes : Tremoyes, Tremoies, Tremoy, Tramoye, Tramoyes.

Au 19e siècle, les deux versions, Tramoye et Tramoyes ont coexisté avant de se stabiliser à la fin du 19e siècle pour Tramoyes.

 

Tramoyes, carte 1950

      

Tramoyes, carte IGN 1968

 

Dombes ou Bresse ?

  • 1560 à 1762, Tramoyes faisait partie de la Bresse. Par exemple, en 1687, l’église de Tramoyes était appelée Notre-Dame de Tramoyes en Bresse. La Dombes était divisée en deux parties, la plus importante à l’ouest ayant Trévoux comme capitale. La limite sud était grossièrement Parcieux - St Jean-de Thurigneux. On pouvait aller de Tramoyes vers Chatillon en passant par Villars, tout en restant en Bresse. Néanmoins, Chatillon, bien qu’en Bresse, s’appelait Chatillon-les-Dombes (actuellement Chatillon-sur-Chalaronne).
  • 1762, la Dombes fut cédée à Louis XV
  • 1781, la Dombes et la Bresse sont réunies.
  • 1790, création du département Bresse par la loi du 25janvier 1790 qui pris le nom de Ain en 1791 dans le cadre de l'éradication des références toponymiques de l'Ancien Régime durant la  révolution française.

Dès la Préhistoire

Lors des travaux d’aménagement de l’autoroute 432, les fouilles requises ont permis d’étudier l’occupation humaine entre le lac des Echets et le débouché d’un petit bassin versant.Cette occupation date du Mésolithique ancien jusqu’à la période gallo-romaine. Ce site est localisé au lieu-dit « sous le Port ».

Silex, lamelles à dos, pointes, micro-burins, fragments de céramique…

Son histoire dans l’Histoire

  • 836 - Réunion de l’assemblée des états de Louis le Pieux
  • 840 - un concile se réunit afin de déposer Agobard, Archevêque de Lyon, et Barnard, Archevêque de Vienne.
  • 1200 – Guichard d’Anthon donne aux Templiers une maison entourée de fossés.
  • 31 mars 1438 - Meraud de Francheleins, seigneur de Gletteins, cède quelques droits sur Tramoyes au Chapitre de la ville de Lyon (cathédrale St Jean).
  • A partir du 14ème siècle : Tramoyes dépend des Comtes puis des Ducs de Savoie jusqu’au Traité de Lyon du 27 janvier 1601.
  • 1536 - le même Chapitre de Lyon (St Jean) fait des investissements en la paroisse de Tramoyes.
  • 17 janvier 1601 – Signature du traité de Lyon. Ce traité de paix met fin à la guerre franco-savoyarde (1600-1601) entre Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie et le roi de France Henri IV. Aux termes de cet accord, les États de Savoie perdent définitivement la Bresse, les pays du Bugey et de Gex ainsi que le Valromey, mais gagnent en échange le marquisat de Saluces.
  • 1614 - Arrêt de la Chambre de Bourgogne pour les marchands, échevins et habitants de Lyon possédant des biens roturiers à Tramoyes pour jouir de l’exemption de la contribution des Tailles.

Les 2 guerres mondiales

  • 1914- 1918. Comme toutes les communes de France, Tramoyes a connu sa litanie de morts pour la patrie dont les noms sont gravés sur le monument aux morts.
  • 1939-1945 Le camp Didier : Dès le printemps 1944, le camp est constitué de 150 soldats basés à la forêt du Noyer entre  Mionnay, Tramoyes et Montluel. Mais dès l'été, le camp aurait compté 800 soldats équipés de 13 fusils-mitrailleurs, 2 mitrailleuses, 220 mitraillettes et 1 000 grenades.

En  août 1944, le débarquement de Provence  et la remontée des troupes alliées vers le nord ont pour effet d'accélérer le rythme des actions menées par le camp. En particulier, l'attaque de la ligne Lyon -Bourg-en-Bresse ou encore celle de Ambérieu-en-Bugey - Bourg-en-Bresse. Le point d'orgue des combats sera fin août, la participation à la bataille de Meximieux, durant laquelle le camp Didier prendra une part active en prenant d'assaut le camp de la Valbonne et en combattant à Chalamont ou encore à Pérouges. En fait, en coordination avec les maquis de l'Ain et du Haut-Jura sous la direction d'Henri Romans-Petit, le camp Didier tiendra la « ligne stratégique » entre La Valbonne et Meximieux, en attendant l'arrivée du corps américain du colonel Murphy.

Évolution de la population

Au 18ème siècle, on mentionne 239 habitants dont seulement 15 personnes au-delà de 50 ans.

Population relativement stable jusqu’en 1970, avec moins de 400 habitants. Depuis, elle a augmenté régulièrement (1136 au recensement de 1990, 1541 en 1999). Une stagnation a été observée entre 2008 et 2016 avec une population d’environ 1700.

Le village comprenait une église, un cimetière et un presbytère servant aussi d’école. Il était entouré de nombreux hameaux : Les Pins, Glettin, le Port, le Colombier, la Volière.

Deux plans détaillés reprennent les parcelles de terre avec les noms des propriétaires : le plan terrier (ca 1750) et le plan Daudé (1769). On y retrouve les maisons les plus anciennes de Tramoyes dont celle de Combes Claires (actuellement rue de Claire Combe).

L’église déjà présente a été remplacée à la fin du 19e siècle après trente ans d’effort par l’église actuelle. Les premiers actes de naissance en français sont mentionnés à partir de 1673. Ces actes étaient transmis au Baillage de Bourg-en-Bresse jusqu’à la révolution.

Les notables se partageaient le village (Jacques Daudé, des congrégations de jésuites, les Religieuses de la Bruyère et de Montluel) mais aussi avec des particuliers comme Jacques Génévrier, ancien économe de l’Hôtel-Dieu, notaire.

Un grand nombre d’habitants était granger, (personne qui tient une ferme devant partager le produit des champs avec le propriétaire. Exemple en 1789, Claude Pin, granger au domaine de la Grange neuve appartenant à Monsieur (Claude Aimé) Vincent, devenu seigneur après avoir acheté Margnolas en 1781 et de Tramoyes. Victime de la Terreur, il est guillotiné le 18 décembre 1793, à Lyon, place de la Liberté (Terreaux), car possédant un château (celui de Margnolas).

A noter que les parcelles de Jacques Daudé se transmettront jusqu’au Marquis de Sallmard (Attale Jean Félix de Sallmard, 1895 - 1985, via Marie Gabrielle Daudé, sa grand-mère, d’où l’origine de la « rue du Marquis de Sallmard ».

 

Au début du 19ème siècle, le document Extrait des Etats des sections des propriétés non bâties et bâties des années 1820 donne une idée précise des propriétaires de Tramoyes.

En 1850, le village est assez isolé en raison de chemins rudimentaires et mal entretenus. Le marais des Echets empêche l’accès vers l’ouest, en particulier vers Mionnay.

Dans les années 1880, la création du chemin entre St André-de-Corcy et Miribel par Tramoyes apporte une nette amélioration. Le chemin vers le sud menait au marais des Echets. Il s’était établi un petit port de pêche, d’où le nom actuel de la rue dite rue du Port.

Le cimetière derrière l’église est déménagé à son emplacement actuel dans les mêmes années.

 

Au 20ème siècle et plus précisément jusque dans les années 1970, les habitations étaient essentiellement regroupées dans deux zones = église - Claire Combe - le Magot (la Mairie), et Glettin - Germanie - les Pins.

On comptabilise 100 résidences principales en 1968, 234 en 1982, et 480 en 1999. Actuellement, 700 résidences principales se situent en majorité dans les différents lotissements.

 

Ecole et Mairie

  • 1841 - Construction d’une école sur le terrain dépendant du presbytère avec surélévation en 1842-43.
  • 1844 – 24 enfants scolarisables dont certains sans moyen de payer la scolarité, pour des raisons très variables : réduit à la pauvreté par dette, dans l’indigence, pauvre fermier
  • 1848 - Acquisition d’une maison chemin du Magot (actuellement impasse de la poste) pour être à la fois école et mairie.
  • Juin 1882 - La Mairie et l’école furent désaffectées et il fut décidé d’en louer les 5 pièces. Il faut attendre 1903 pour que le bureau de poste s’installe dans le bâtiment.
  • 7 décembre 1890 - La construction d’une nouvelle école est décidée. C’est le bâtiment de la mairie actuelle. La salle de classe était dans la salle actuelle du Conseil de la Mairie, avec une cuisine à l’emplacement du secrétariat, la Mairie se partageant le premier étage avec le logement de l’instituteur. L’école connaîtra plusieurs agrandissements en 1910, en 1969, en 1978, en 1989 avec la construction d’une classe en préfabriquée DASSE sur la place du village, puis en 1993 la première tranche d’une nouvelle école derrière la Mairie (inauguration en sept 1994), suivie d’une deuxième tranche en 1998.

Commerces

  • En 1930, existaient trois cafés, dont deux avec hôtel, et deux épiceries.
  • En 1967, restaient un hôtel-restaurant et deux cafés. Deux restaurants ont perduré, l’Auberge Bressane et le Restaurant de la Mairie (Plantier), jusque dans les années respectivement 1995 et 2017.
  • La dernière épicerie a fermé en 1973.

De nouveaux commerces se sont depuis installés dans le centre du village : épicerie, boulangerie, coiffeur, cabinet de kinésithérapie…

 

Exploitations agricoles

Comme dans toutes les communes dombistes, les « paysans » pratiquaient la polyculture, la production laitière, élevaient des volailles, lapins et porcs qu’ils vendaient aux marchés des environs

S’il n’y plus de vaches laitières à Tramoyes depuis les années 2000, de grandes exploitations produisent des céréales notamment du maïs.

Des agriculteurs/éleveurs de volailles ou de chèvres ouvrent leurs boutiques dans leur ferme : la ferme des Frênes, la chèvrerie du Colombier. D’autres installent des distributeurs de produits fermiers et locaux (Route de la Boisse et Chemin du Bois Vert).

L’antenne TDF

 L’antenne de radiodiffusion est installée dans les années 1930 avec une hauteur de 220 m. La station, destinée au remplacement de Lyon-Doua, a été mise en activité en juillet 1935. L’antenne a été sabotée fin août 1944 et remontée en 1947. L’émission est passée alors en ondes moyennes, puis en modulation de fréquence. L’installation a été arrêtée en 2016, et il est prévu de démonter l’antenne (cf article dédié dans la rubrique « son patrimoine).

 

Accidents d’avion à Tramoyes

Le 12 août 1963 à 14 h 19, un Vickers Viscount de la Compagnie Air Inter venant de Lille et en approche de l'aéroport de Lyon-Bron où il était prévu d'atterrir s'écrase au lieu-dit Le Molon, en bordure de la route du Mas Rillier. Des orages extrêmement violents balayent la région entière à ce moment-là. L'avion est touché par la foudre qui endommage la radio et les systèmes de navigation. Sans visibilité aucune, l'avion volant trop bas, heurte la cime d'un chêne, arrache le toit d'une ferme, fauche un pylône électrique et s'écrase dans un champ. Les débris sont éparpillés sur plus de cent mètres. Seule rescapée, une petite fille de cinq ans, blessée grièvement, survivra. Les vingt autres occupants, dont le commandant de bord Georges Valencia et trois membres d'équipage, ainsi que deux personnes au sol auront péri dans cette catastrophe. Le 28 avril 2014, une plaque commémorative est apposée au 475 rue des Pins, au lieu-dit Le Molon.

 

Ce ne fut pas le seul crash aérien sur le territoire : septembre 1944, un Spitfire IX de la Royal Australian Air Force ayant décollé de Sisteron pour un vol d’essai, à court de carburant, vint se poser sur un pré au nord de la commune. Des riverains venus voir l'avion conduisent le pilote auprès des résistants locaux. Dans les heures qui suivent, des fantassins allemands qui fuient par la route de Tramoyes lancent une grenade sur l'avion sans lui causer de réels dégâts. Le Spitfire restera là encore quelques années avant son enlèvement. Il fera la joie des habitants de la région qui viendront prélever des reliques et se faire prendre en photo à ses côtés. 

 

 1963

 
 

1944

 

Mais aussi en 1917, un appareil militaire qui se rendait de Tournus à Lyon est surpris par le mauvais temps au-dessus de Saint André de Corcy. A la limite des communes de Mionnay et Tramoyes, le jeune pilote qui passait son brevet saute de l’appareil d’une hauteur d’environ quinze mètres, il s’en tire avec de légères contusions.

Liste des maires successifs depuis 1790 jusqu'à nos jours :

1790 1792 Jacques Duc

1792 1793 Claude Petit

1793 1795 Louis Gelas

1795 1797 Jacques Duc

1797 1798 Pierre Ray

1798 1800 Ennemond Bailly

1800 1809  Martin André

1817 1826 Théodore Gelas

1826 1835 Jean Gelas

1835 1836 Joseph  Anne Sarrazin

1836 1848 Jacques André

1848 1850 Jean Bailly

1850 1868 Benoît Rivière

1868 1870 Pierre Feuillet

1870 1881 Jean Heraut

1881 1892 Michel Desplanche

1892 1897 Etienne Talon

1897 1900 Claude Grandjean

1900 1919 Jean Aimé Heraut

1919 1929 Charles Plantier

1929 1937 Célestin Penard

1937 1945 Pierre Anselme

1945 1947 Nicolas Bellet

1947 1957 Jean-Claude Geoffray

1957 1965 François Girard

1965 1971 Claudius Maurice

1971 1989 Albert Geoffray

1989 2001 René Poncin

 2001 2018 Henri Mercanti

Depuis mars 2018 Xavier Deloche

Le blason de la commune de Tramoyes créé en 1992.

Le langage scientifique de l’héraldique et du blasonnement décrit notre blason avec ses expressions précises mais absconses :

De sinople à la balise d’argent à dextre chargée de trois fasces de gueules et accompagnée d’une massette de gueules tigée d’or, d’un épi d’or feuillé de deux pièces du même, mouvant du pied de la balise (source Wikipédia).

Nous vous livrons une version plus littéraire pour vous expliquer le symbolisme de notre écusson (source : bulletin municipal annuel numéro 13 de décembre 1992, article « Tramoyes et son histoire » rédigé par Henri Mercanti. Des faits, des dates et noms de Tramoyes, compilation des recherches de Jean Vax, ex-adjoint en mars 2008).

Notre écusson représente l’activité principale et ancestrale de Tramoyes, c’est à dire l’agriculture, par le blé, opposée à la technologie moderne, l’électricité, via l’antenne radio de TDF.

Il figure aussi les quatre dimensions : le passé, le futur (l’orient, l’occident), le lieu, l’espace (le nadir et le zénith). Ainsi, ce blason explique pourquoi l’homme cherche ses racines, plonge toujours dans son passé pour bâtir l’avenir.

Le Blé : activité principale et ancestrale depuis des siècles

L’Antenne : qui domine Tramoyes et témoigne de la modernité

Le Jonc : pour l’image de la Dombes dont Tramoyes est une porte

Le Vert : qui témoigne de l’attachement de Tramoyes à son environnement naturel.

L'inventaire général du patrimoine culturel et Tramoyes :

On peut également citer la ferme de Clairecombe datant des années 1600 et appartenant historiquement, comme la fontaine Daudé, à la famille éponyme ; enfin, une borne fontaine située quartier des Pins.

L'église Notre-Dame de Tramoyes compte elle, plusieurs éléments de mobiliers, inscrits comme objets à l'inventaire des monuments historiques ; en particulier, la statue de la Vierge située sur son parvis.

La station de radio-Lyon Tramoyes, 1934-2016

 Le général Gustave Auguste Ferrié a contribué aux progrès de la télégraphie sans fil, la TSF. En 1900, le ministre de la Guerre charge Ferrié, alors capitaine du génie, de « prendre en main » la TSF militaire française. En 1903, il crée à Paris sur le Champ-de-Mars une station TSF puis il la rend souterraine en 1910 : la tour Eiffel voisine permet d’accrocher les fils d’antennes. Cette station radioélectrique sera l’une des plus modernes d’Europe. Ferrié travaille sur les applications de la TSF dans de nombreuses disciplines : unification de l’heure, géodésie, astronomie et météorologie.

Ferrié et ses équipes produisent une lampe triode performante : la lampe TM. Ce composant, expérimenté aux États-Unis, ouvre l’ère de l’électronique et permet la transmission de paroles et de musiques par ondes hertziennes, alors que la TSF nécessite l’usage du morse.

En 1930 le général dirige la commission chargée d’organiser l’infrastructure technique de la radiodiffusion française publique : c’est le « plan Ferrié » qui conduira entre autres à la station Lyon-Tramoyes. Commandant supérieur des troupes et services de transmissions de la TSF et des transmissions militaires. Il décède à Paris en 1932. D’après le plan Ferrié, onze émetteurs devaient couvrir confortablement la France comme on peut le voir sur la carte Ferrié pour Lyon.

 

Portée de l’émetteur de Lyon d’après le plan Ferrié

Georges Mandel, alors ministre des PTT, coordonne l’opération qui comprend entre autres la station destinée au remplacement actuel de celle de Lyon-Doua. Le 22 juillet 1933, le premier coup de pioche a été donné, ouvrant les fondations de la station de radiodiffusion destinée au remplacement de Lyon-Doua. La future station sera construite sur un terrain de 3000 m2 au sommet d’un plateau dominant toute la région des Dombes. Sa puissance de 100 KW et son antenne de 220 mètres lui donneront une force égale à celle des plus grandes stations de l’Europe. Des discours ont été prononcés, entre autres par M. Célestin Penard, maire de Tramoyes (1929-37).

Le gros œuvre de la station est terminé en juillet 1934. L’installation comporte deux corps de bâtiments, un pour les appareils de l’émetteur, l’autre pour le logement du personnel. Deux bassins de 300 m3 destinés à contenir l’eau indispensable au refroidissement des appareils ont été creusés. Des puits de 10 m fourniront cette eau qui se trouve en abondance dans les sols du plateau. Quant à l’habitation du personnel, elle consistera en quatre appartements de cinq pièces avec jardins.

Le montage de l’antenne, à lui seul représente un labeur magnifique de précision. Une équipe de huit ouvriers a suffi, bien que l’antenne ne soit formée que de deux pylônes superposés de cent dix mètres de hauteur chacun. Elle pèse environ 90 tonnes et repose directement en simple équilibre sur trois blocs de porcelaine qui supportent chacun 60 tonnes. Deux jeux de douze haubans, un jeu par pylône, assurent la stabilité de l’ensemble.

La base du pylône posée sur 3 porcelaines

En juillet 1935, la station est mise en marche. Sa puissance antenne est de 100 kW et émet le soir sur 463 m. C’est alors la plus puissante station française. Un câble relie Tramoyes au nouveau studio, 47 cours Gambetta à Lyon. Un petit studio de secours est prévu à Tramoyes dans le cas très improbable où toutes les communications seraient coupées avec Lyon. Le chef du centre est alors M. Mallein. 

Tout le personnel de l'époque devant l'émetteur

La station a été gravement sabotée fin août 1944 par les troupes allemandes d’occupation avant leur départ. L'officier M. Fortsmer qui commandait les soldats allemands a ordonné à M. Marius Berger, mécanicien à Tramoyes, de scier le tendeur de haubans du pylône pour le faire tomber. Le pylône est remonté partiellement à la fin de la guerre. Il ne fait plus que 80m.

Le pylône est à terre

 

Photo de la station en 1969. On observe l’absence d’autres constructions dans ses alentours

La pleine puissance n’a été récupérée qu’en 1947, avec un nouvel émetteur de 100 kW installé par la Compagnie Française Thomson Houston et le dressage d'une nouvelle antenne d'une hauteur de 220m.

L'émetteur est remplacé dans les années 60 par un équipement plus puissant de 300 kW. Il assure la diffusion du programme de France Culture. La couverture est d'environ 300 km à la ronde. Le vieux pylône de 80 m tombe poussé par le vent dans les années 80.

Après 1995, l’émetteur fonctionne toujours en ondes moyennes, 478m, 300 kW sous le nom de Radio Bleue (en 2000 France Info a pris le relais). Alors constitué de 2 émetteurs transistorisés de 150 kW chacun, utilisés en parallèle, le site dispose encore d’une puissance de 300 kW mais qui était régulée en fonction du niveau sonore par souci d’économie d’énergie. L’émetteur était alimenté par deux lignes EDF de 20 000 volts plus un groupe électrogène de secours.

Cet émetteur a été arrêté le 3 janvier 2016, comme tous les autres émetteurs ondes moyennes de Radio France (France Info et France Bleu), afin de faire des économies de fonctionnement, les émetteurs étant très énergivores. De plus, l’audience était devenue marginale, les ondes moyennes ayant été remplacées par la modulation de fréquence (FM)

Aujourd'hui le pylône n'a plus d'utilité et sera certainement prochainement démonté. Le site n'abrite plus que quelques antennes du réseau téléphonique de Free (sur le bâtiment).

Le bâtiment accueille actuellement deux entreprises :

  1. TDF, anciennement jusqu'en 2004 TéléDiffusion de France, est un opérateur d'infrastructures et une entreprise du secteur numérique et audiovisuel. L'entreprise exploite particulièrement la diffusion radio et TNT, la couverture très haut débit mobile et le déploiement de la fibre optique.

Diffuseur et concepteur historique français de réseau télécoms, TDF poursuit ses activités de diffusion radio et TNT, tout en se plaçant aujourd'hui dans le sillon des nouvelles technologies numériques entre autres, TNT connectée, vidéo à la demande, télévision de rattrapage, RNT, médias sur le web. Ses filiales lui permettent de s'impliquer dans des domaines tiers tels que la radio numérique, la diffusion web, l'information trafic en temps réel...

Le site de Tramoyes, avec un effectif d'une dizaine de personnes a en charge la gestion technique des infrastructures des départements du Rhône, Ain et Loire. Les techniciens chargés de maintenance, qui autrefois prenaient leur service à Tramoyes, n'ont aujourd'hui plus de base. Ils ont un véhicule de service équipé et sont déclenchés directement depuis leur domicile.

 

  1. ITAS, filiale du groupe TDF. Cette société assure les études, la conception, l'installation ou encore la maintenance d'infrastructures de sites radio.

Article composé par JM. MERMET et JP. CHOPIN à partir notamment des références ci-dessous

Le domaine de Glettin et l’étang du Chatel

 

Entre le chemin de la Mouche et la rue de Glétin se trouve une grande parcelle au milieu de laquelle on peut voir un monticule arboré assez important. Que recouvre-t-il ?

Photo prise du Chemin de la Mouche

En fait cette partie de Tramoyes a connu un passé ancien d’une part par l’influence de la famille Gletteins, d’autre part par la présence de l’étang du Chatel au 19e siècle

Le chapitre de la métropole (cathédrale St Jean) de Lyon jouissait, à Tramoyes, de quelques droits qui lui avaient été cédés, le 31 mars 1438, par Méraud de Francheleins, seigneur de Gletteins. Il est fils d’Humbert et d’Antoinette de Gletteins, et petit-fils d’Henry. Ils descendent de Guigue de Glettins (Gleteins, Gletteins, Glétin, Glétins, Glétain) au 13e siècle. Son testament date du 22 nov 1445 (Histoire de la souveraineté des Dombes, S. Guichenon, 1662, pages réelles 622-623).

Louis Chapuis et le plan terrier

Les Chappuis (Chapuis) remontent au moins à Jean Chappuis (testament du 20 oct 1490), marié en 1430 avec Jeanne de Chaumont (contrat de mariage du 3 août 1430). Margnolas et Glettins sont déjà sous la forme de seigneuries démembrées, acquises par la famille Chappuis au 15e siècle. Le 15 mai 1690, Louis Chappuis, seigneur de Margnolas et de Glétin, écuyer, conseiller au parlement de Dombes, achète la seigneurerie de Tramoyes, transaction passée avec Gabrielle Joubert de Barraul(t), veuve de Noël de Saulx, marquis de Miribel. La seigneurie de Tramoyes est donc détachée du Marquisat de Miribel. On a plusieurs confirmations comme l’acte de Tramoyes du 9 mai 1693 (acte BMS 1692-96/5) où Etienne Paccard, capitaine et chatelain royal de la terre et seigneurie d’Echez, procureur et marquisat de Miribel et Neuville, et greffier de Margnolas, Tramoyes et Glettins, est parrain. On a une autre confirmation le 8 sept 1698 (acte Tramoyes BMS 1696-98/12), parrain, le haut et puissant seigneur Louis Chapuis, seigneur de Margnolas, de Glétain et de Tramoy. En janvier 1746, Louis XV confirme le titre de marquis et la réunification des terres de Margnolas , Tramoyes, de Gletin, avec celles de Miribel, en vertu des services rendus au roi par Louis Chapuis et ses auteurs depuis le XIIIe siècle.

Au 18e siècle sont créés les plans terriers permettant de connaître les propriétaires des parcelles, ainsi que leur situation (paroisse, lieu-dit, rue, etc.), leurs confins et leur nature (terre, pré, bois, vigne, grange, habitation, etc.). Le terrier est un recueil d’actes, ou reconnaissances, passés devant notaire par les tenanciers du seigneur à une époque donnée. Malheureusement, la révolution de 1789 a conduit à la destruction systématique de ces plans. La conservation du plan terrier dû à Louis Chappuis comprenant Tramoyes et datant des années 1750s est donc inespérée.

Extrait du plan terrier (orienté vers l’est)

Du plan terrier on peut extraire la partie concernant Glétin. Les batiments appartiennent au Seigneur de Gletins, et plus au nord se trouvent les vestiges du château de Glétin (masure du vieux château de Glétin). Le château n’existait donc plus en 1750.

A noter que le plan Daudé de 1769 exclut la zone de Gletin.

En 1767, Jean Marie Delafont, seigneur de Juis, vend le 4 juillet la Seigneurie de Miribel à Damien de Puis du Roquet, écuyer du Roi, mais en conservant les terres de Margnolas, Masse et Gléteins. En 1774,  dénombrement du fief de Glettins.

Claude Aimé Vincent de Margnolas est né en 1735, St Etienne. Il se marie avec Marie Sabine Victorine Mayeuvre de Champvieux en 1773, Lyon Ainay (AD 01, BMS 71-80/156). Claude Aimé achète Margnolas en 1780, et en devient le seigneur. Sans que cela soit mentionné, il récupère également la seigneurie de Tramoyes. En 1790, d’après les délibérations du conseil municipal, il possède à Gletin une maison, cour et jardin (cote  010). Le 20 janv 1793, il fait parti des principaux contributeurs de Tramoyes (cote 081).Victime de la Terreur, Claude Aimé est guillotiné le 18 déc 1793, à Lyon, place de la Liberté (Terreaux), car possédant un château (celui de Margnolas). Claude Aimé a eu seul un enfant, Etienne Vincent de Margnolas, né en 1781, Lyon, décédé en 1809, Paris. En exécution des lois des 4 floréal et 21 prairial an 3, ceux des biens de M. de Margnolas ont été rendus à son fils. On en retrouve une partie lors de la délibération du 16 nivose an XI (6 janv 1803, cote145), mais Gletin n’est pas mentionné.

Cadastre dit de Napoléon

Le cadastre napoléonien montre la présence des bâtiments de Gletin. A l’ouest apparaît une zone appelée  « En Rue neuve », mais sans liaison directe avec Gletin. On voit surtout la présence nouvelle d’un étang dit du Chatel (i.e. Château). En bas de l’étang, la présence d’un chemin qui sera plus tard appelé de la Mouche. Il est mentionné plusieurs fois au 19e siècle que l’on peut voir des ruines de forme octogonale qui remontent tout au plus au XIVe siècle lorsque l’étang est asséché.

Extrait du cadastre napoléonien 1815-20

Joseph Prosper Hyppolite Barrin

Né le 21 oct 1779, Beaurepaire, 38, décédé le 18 juil 1842, Peyraud situé en Ardèche. On peut se demander quelle est la liaison entre Hyppolite et Tramoyes pour avoir acquis un grand nombre de terrains, dont les parcelles du plan napoléonien 227-229 (maison avec cours, verger, jardin à Gletin), et 194-195 (l’étang de Chatel).

En 1876, vente partielle :

En 1884, François Pelossier est propriétaire de la maison de Glétin (AD 01, 3P3361/13). Il est alors le successeur de Henri Joseph Hyppolite de Barrin (1846-1916), petit fils de Joseph Prosper. Henri Joseph est mentionné (AD 01, 3P3358, pp 11 et 68) dans les années 1880 comme propriétaire de la maison de Gletin et du lac de Chatel.

En 1895, Jean Heraut, géomètre à Tramoyes, est propriétaire de la maison de Gletin (AD 01, 3P3361/49).

Jean a été maire de Tramoyes entre 1900 et 1919. Né en 1859 à Tramoyes, il est décédé dans le même lieu en 1922. Son épouse, Marguerite Juste, héritera du bâtiment du Glétin (cote 322 dans le relevé des propriétaires de 1933, AD 01/1660W35). Marguerite est décédée entre 1936 et 1938.

Extrait du plan cadastral de 1933, en Chatel

A noter que le frère de Jean, Joseph Heraut (1861-1932) est également propriétaire à Tramoyes (La Tour, la Bruyère…).

En 1933, on peut voir sur le plan cadastral rénové l’absence de l’étang du Chatel, bien que le nom « En Chatel » soit encore utilisé. Sur ce plan cadastral apparaissent en filigrane les limites de l’ancien étang. La Rue Neuve est prolongée jusqu’au Glétin. D’après le plan, le champ où se situe le monticule appartenait en 1933 (cote 443) à Pierre Morellon (1876-1951). Pierre a épousé en 1913, Marie Pelossier (1881-1968), fille de François, déjà mentionné.

Extrait du plan cadastral de 1933, Gletin et la rue Neuve

Il semble donc bien que le monticule actuel (son origine ?) recouvre les anciennes ruines du château de Glétin.

L’orthographe des noms propres est tel qu’il était au moment de leurs utilisations, avec des variations pouvant être importantes (Gletin…, Chapuis,…)

A noter qu’au moins jusqu’à environ 1850, on écrivait Tramoy ou Tramoye (délibérations municipales)

AD01 : archives départementales de l’Ain

Cote : numérisation des délibérations du conseil municipal

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Annette Sergent, championne de France et du monde de cross-country.

Annette Sergent-Petit est une athlète française, née le 17 novembre 1962 à Chambéry. Elle est mariée et à 2 enfants. Elle est membre du GIFA (Groupement des Internationaux Français d'Athlétisme). Elle est arrivée dans la région lyonnaise vers l'âge de 1an jusqu’à aujourd’hui. Elle habite sur Tramoyes depuis 1990. Elle a commencé la pratique de la course en allant à l'école (pour être à l'heure dit-elle !), puis en club à l'EMS Bron. Elle intègre ensuite le grand club lyonnais de l'ASUL à 17 ans où elle commence à s'entraîner régulièrement 5 fois par semaine. Ainsi les résultats ont suivi progressivement jusqu’au plus haut niveau les efforts ont été récompensés par de nombreux titres et médailles.

Elle a eu 32 sélections en équipe de France A, et a participé à neuf championnats du monde de cross-country (record féminin français). Elle est double championne du monde de cross-country. En 2015, elle est toujours détentrice du record de France du 2 000 mètres en 5 min 39 s. Elle a, depuis 2011, des responsabilités au sein de la commission Cross country de l'IAAF.

Après son Bac de Langues étrangères, elle fait une année de fac de langue et un CAE d'Anglais. Puis elle obtient une Licence en Psychologie, un Brevet d'Etat d'entraîneur 2ème degré Spécifique Athlétisme. Elle complète ses diplômes par une formation sur 2 ans à l’Ecole Lyonnaise de Sophrologie et se met à son compte car elle a toujours eu un intérêt pour le domaine de la communication et des relations humaines. Elle intervient dans le domaine du bien-être au quotidien jusqu'au domaine de la performance sportive, scolaire ou en entreprise, la connaissance de soi, de ses capacités physico-psychiques, la bonne gestion de nos émotions.

Son palmarès :

En cross-country :

  • Championne du monde de cross-country en 1987 et 1989

  • Médaille de bronze aux championnats du monde de cross-country en 1986 et 1988

  • Vice-championne du monde de cross-country par équipes en 1987 et 1989

  • Médaille de bronze aux championnats du monde de cross-country par équipes en 1986, 1988 et 1993

  • Championne de France de cross-country de 1981 à 1995

  • Cross des As du Figaro en 1984

  • Corrida d'Issy les Moulineaux en 1987

  • Cross Carrington de Louviers 1987

  • Médaille de bronze aux championnats d'Europe de cross-country par équipes en 1996

Ses records :

Détentrice de plusieurs records de France :

  • du Mile (4 min 39 s 35 en 1985) ;

  • du 2000 m (5 min 39 s 00 en 1986) ;

  • du 3000 m (1985 à 2 reprises, 1986, 1987, et 8 min 44 s 19 en 1988) ;

  • du 5000 m (1986, 1988, et 15 min 16 s 44 en 1990) ;

  • du 10000 m (1988, et 31 min 51 s 68 en 1990) ;

  • du 12 kilomètres sur route (40 min 33 s en 1987)

Championnats d'Europe d'athlétisme :

  • Médaille de bronze aux championnats d'Europe en 1990 sur 10000 m

  • 3 sélections aux Jeux olympiques en 1984, 1988 et 1992 (demi-finaliste)

  • Finale du Grand Prix IAAF : 2e du 5000 m en 1988

Championnats de France d'athlétisme :

  • Championne de France du 1500 m en 1984 et 1985

  • Championne de France du 3000 m en 1983, 1984, 1985, 1990 et 1993

  • Championne de France du 3000 m en salle en 1995

Sources : wikipédia et son site internet professionnel www.annettesergent.fr

Deux  personnages liés à la commune :

Parmi la foultitude de personnes qui ont résidées sur notre commune, l’histoire fait émerger de façon subjective deux personnages, qui, par leur parcours et leur notoriété, ont fait parler de Tramoyes au-delà de nos frontières administratives. La diversité de leur profil nous fera voyager, passant de la lumière de la foi d’un Evêque de Genève à la noirceur de l’âme d’un tueur en série.

Juste Guérin (1578-1645), évêque de Genève.

Balthazar Juste Guérin, né en 1578 à Tramoyes et mort le 3 novembre 1645 à Rumilly, est un prélat savoyard du 17ème siècle. Il est ordonné prêtre en 1605 et devient en 1639 Prince de Genève en exil à Annecy. C’est avec une grande piété sincère et un grand dévouement qu’il exerça son devoir auprès des nécessiteux.

A cette époque, le village de Tramoyes se situait dans les Etats de Savoie qui comprenaient notamment la Bresse et s’étendaient jusqu’aux portes de Lyon.

Ses parents, Claude Guérin et Jeanne Bajard, étaient de simples paysans mais assez aisés.

Après une brillante scolarité, il entreprend des études de droits dans la capitale des États de Savoie, Turin. Puis, il étudie la théologie à Pavie. Il fait son noviciat auprès de la congrégation des barnabites de Monza. Il est ordonné prêtre en 1605 et reçoit à cette occasion le surnom de Juste, qu'il portera par la suite.

Juste Guérin est membre de la congrégation des barnabites de Milan et il établit, aux instances de François de Sales, des maisons de son ordre à Turin, à Annecy et à Thonon. Il rencontre le Pape Paul V qui le trouve très brillant. On lui propose successivement les évêchés de Turin et de Mondovi, mais qu’il refuse. Il est toutefois prévôt du collège de Turin en 1618. Finalement, sur ordre du Pape Urbain VIII, il accepte le siège de Genève, en résidence à Annecy, en 1639. Ses prédécesseurs sont François de Sales (qui sera canonisé en 1665) et Jean-François de Sales, son frère.

Il est important de se rappeler qu’à partir du début du 16ème siècle, la chrétienté traverse l’une des plus grandes crises de son histoire. Vers 1525, les idées de la réforme luthérienne se propagent dans la ville de Genève. A partir de 1526, le dernier évêque du diocèse de Genève est contraint à l’exil suite à la réforme protestante établie. En 1536, elle passe officiellement sous le contrôle des calvinistes. Le diocèse de Genève s’installe alors à Annecy qui devient, de fait, le siège épiscopal. Le titre de prince de Genève fut porté par les évêques jusqu’à la révolution française. En 1535, la cathédrale de Genève est devenue la principale église de la ville de Genève.

Guérin établit à Annecy le séminaire de son diocèse, et en donne en 1640 la direction aux prêtres de la Mission. Il fonde aussi deux chaires de théologie dans le collège d'Annecy et se retire à Rumilly, où il meurt le 3 novembre 1645.

Tout au long de sa vie, Dom Juste aura été un homme habité par une foi exceptionnelle. Pour nombre de ses contemporains, il ne fait aucun doute qu’il est un saint. Il exerce son ministère avec un sens de la justice et de l’équité qui n’est pas sans rappeler la grande sagesse du Roi Salomon. Certains écrits lui attribuent des miracles dont la résurrection d’un enfant. D’autres aiment à citer cette anecdote qui confirme le profil de sa personnalité : « Un jour Jean D’Aranthon (curé de Chevry) eut à lui adresser la parole. Il se servit du terme reçu en latin Amplitudo, qui équivaut à Votre Grandeur. Comment, s’écria Dom Juste, Grandeur ! Moi le fils d’un pauvre paysan, moi un pauvre religieux, moi un pauvre pêcheur ! Non, non, mon fils, ne me donnez plus ce titre». Il vécut dans sa maison de la manière la plus chiche possible et ses économies étaient destinées à des fondations pieuses ou à des pauvres.

(sources : services archives du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Services archives du diocèse d’Annecy. Henri Barthoux, Richesses touristiques et archéologiques du canton de Reyrieux, 1987, p.161, p.158. Catherine Santschi, « Guérin, Juste» dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du 8 mars 2006)

Martin Dumollard (1810-1862), tueur en série.

Martin Dumollard, né le 21 avril 1810 à Tramoyes dans l'Ain et mort guillotiné le 8 mars 1862 à Montluel également dans l'Ain, est un journalier français, connu pour avoir agressé et assassiné des domestiques lyonnaises. Les futures victimes sont abordées à Lyon par Dumollard qui leur propose une place attrayante en Côtière de l'Ain. Convaincues, elles finissent par le suivre et, durant leurs pérégrinations à pied, Dumollard les agresse. La totalité des douze agressions ou tentatives d'agressions connues se produisent à la fin des années 1850 et au début des années 1860 jusqu'à celle de Marie Pichon le 28 mai 1861. Il assassina sa première victime, Marie Baday, en 1855 en forêt de Montaverne à Tramoyes. Il est alors rapidement arrêté, ainsi que sa femme et complice, Marie-Anne Martinet, qui fait recel des effets personnels des domestiques pour son utilisation propre ou pour la revente. Leur procès se déroule du 29 janvier au 1er février 1862 : Martin Dumollard est condamné à mort et son épouse, à vingt ans de travaux forcés. Cette affaire, qui précède d'une trentaine d'années celle de Joseph Vacher, a eu un grand retentissement en France. Elle est souvent considérée comme la première affaire contemporaine de tueur en série en France. Dumollard est notamment évoqué dans Les Misérables de Victor Hugo.

 

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